lundi 28 novembre 2016

Joshin Luce Bachoux

Hier, sur facebook, j'ai trouvé ce texte...que dis-je...j'ai trouvé ce magnifique texte.
J'ai commencé par le recopier dans mon livre du bonheur et puis je me dis que cela n'était pas suffisant, j'ai eu envie de le réécrire sur mon blog parce qu'il est vraiment tout ce que j'aime.

J'ai modifié un peu la fin (en surgras)...j'espère que l'auteure, Joshin Luce Bachoux, m'excusera...

Imaginez.
Imaginez, une petite fille ou un petit garçon observant sa grand mère, par une soirée d'été, assise confortablement.
Imaginez, une petite fille ou un petit garçon demandant à sa grand mère.

"- Que fais tu grand mère, assise là, dehors toute seule ?

- Et bien, tu vois j'apprends.
J'apprends le petit, le minuscule, l'infini.
J'apprends les os qui craquent, le regard qui se détourne.
J'apprends à être transparente, à regarder au lieu d'être regardée.
J'apprends le goût de l'instant quand mes mains tremblent, la précipitation du cœur qui bat trop vite.
J'apprends à marcher doucement, à bouger dans ses limites plus étroites qu'avant et à y trouver un espace plus vaste que le ciel.

- Comment est ce que tu apprends tout cela grand-mère ?

- J'apprends avec les arbres, et avec les oiseaux, j'apprends avec les nuages.
J'apprends à rester en place, et à vivre dans le silence.
J'apprend à garder les yeux ouverts et à écouter le vent.
J'apprends la patience et aussi l'ennui.
J'apprends que la tristesse du cœur est un nuage, et nuage aussi un plaisir.
J'apprends à passer sans laisser de traces, à perdre sans retenir et à recommencer sans me lasser.

- Grand mère, je ne comprends pas pourquoi apprendre tout ça ?

- Parce qu'il me faut apprendre à regarder les os de mon visage,
et les veines de mes mains,
à accepter la douleur de mon corps,
le souffle des nuits
et le goût précieux de chaque journée ;
parce qu'avec l'élan de la vague et le long retrait des marées,
j'apprends à voir au bout des doigts et à écouter avec les yeux.

J'apprends qu'il faut aimer,
que le bonheur des autres est notre propre bonheur,
que leurs yeux reflètent dans nos yeux et leurs cœur dans nos cœurs.

J'apprends qu'on avance mieux en se donnant la main,
que même un corps immobile danse quand le cœur est tranquille.
Que la route est sans fin, et pourtant toujours exactement là.

- Et avec tout ça, pour finir, qu'apprends tu donc grand mère ?

- J'apprends, dit la grand mère à l'enfant, j'apprends la vie *. "

* dans le texte original il y a écrit j'apprends à être vieille.

Je ne suis pas encore une grand mère, même si je suis vieille aux yeux de mes enfants. Je sais que la seule vieillesse qui est, c'est celle du cœur. Oui, je me suis permis de changer les derniers mots de ce magnifiques texte...car ce n'est pas apprendre à être vieille que de faire tout cela...c'est il me semble le fondement même de la vie. C'est apprendre la vie avec tous nos sens et elle a mille fois plus de saveur ainsi, la vie.

Ce texte, c'est un bijou, 
et je vous l'offre.


Séverine

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