samedi 26 novembre 2016

Lettre à Nadine

Nadine et moi, nous ne nous connaissons pas vraiment.
Nadine et moi bloguons.
Nadine et moi sommes des givrées.
Nadine et moi n'habitons pas dans la même ville, n'avons pas le même âge, n'avons pas le même parcours de vie...et pourtant,
pourtant, 
nous sommes branchés sur le même courant énergétique.

Vous y croyiez vous à l'énergie qui nous entoure ?

Moi, oui.

Nadine vient d'écrire un nouveau billet "Envie d'avoir envie".
J'aurai pu l'écrire, mot pour mot...il y a encore quelques jours.
Au moment où j'ai reçu la notification j'étais en train de laisser mon envie d'écrire un nouveau billet sur mon blog prendre forme...ma réflexion s'était arrêtée sur un verbe : espérer. J'étais en train de le conjuguer dans ma tête :

J'espère
Tu espères
Il/Elle espère
Nous espérons
Vous espérez
Ils espèrent

et puis, j'étais en train d'y ajouter des mots à mettre après le verbe :

des mots doux
des gestes tendres
une rencontre
un changement
une amélioration
une action
un déclic
un partage
un échange

Pourquoi le verbe espérer, plutôt qu'attendre ?

Parce qu'attendre nous empêche d'agir alors qu'espérer nous permet d'agir en même temps. On attend quelque chose qui va arriver obligatoirement (c'est ce dont on se persuade en tous les cas, c'est l'excuse que l'on se trouve pour ne pas agir), et donc on ne fait plus rien d'autre...alors qu'espérer, c'est croire que quelque chose va arriver mais on n'en est pas certain, cela ne nous empêche pas d'avancer.. 

C'est là, où on fait l'erreur .On attend de rencontrer quelqu'un,  on attend une réponse pour un contrat, on attend la retraite pour..., on attend que les enfants soient grands pour divorcer, on attend de gagner au loto pour..., on attend le bon moment pour agir..., alors qu’espérer, ça change tout. 
Espérer rencontrer quelqu'un qui nous ira bien, espérer avoir une réponse à une collaboration pour un travail, espérer pouvoir un jour avoir la possibilité de rencontrer toutes les belles personnes que j'ai rencontrées grâce à mon activité bloguesque (même s'il y en a qui habite, très, très, très loin), je trouve que cela change tout. 

Attendre, c'est se figer dans notre propre vie, dans nos propres envies.

Avoir envie, c'est être en vie.
Espérer, c'est être en vie.

Pour être dans l'envie, pour se sentir dans la vie, nous devons entrer dans le tourbillon de la vie, avec toutes ses contradictions, accepter qu'il y ait " deux mondes qui se superposent, se côtoient sans se voir et se voient sans s’emmêler, sans se mélanger"(phrase tirée du billet de Nadine.)

C'est dur, c'est très dur à faire quand on en a pris conscience de cette océan qui sépare "ceux qui font le monde" et ceux qui "vivent le monde"...quand je vois ce qui se passe à Alep*, quand je prends conscience de mon impuissance, quand je prends conscience que ceux de là-haut, eux, les grands dirigeants, ils peuvent pas plus que moi (enfin, c'est ce qu'ils disent). L'ONU dénonce...Oui, et alors ? Il y a des hommes, des femmes, des enfants qui vivent la terreur au ventre. Moi, si j'étais là bas, en ce moment, je crois que la seule envie que j'aurai c'est d'en finir, qu'une bombe me tombe dessus une bonne fois pour toute. C'est pas une vie de vivre comme ça, c'est pas LA VIE, c'est pas comme ça que je conçois la vie.

Et nous, nous sommes spectateurs de ça...et nous ne pouvons rien faire...On nous rabâche les oreilles en ce moment avec Noël : ACHETER, ACHETER, CADEAUX, REPAS, DÉCORATION DE NOEL !!!! Après, ce sera les soldes, le Blanc, la Saint (ou Sans) Valentin, Pâques, la fête des grand mères, la fêtes des mères, la fête des père, les soldes, la rentrée scolaire et puis dès octobre (si, si, j'ai reçu les premiers catalogues le 10 octobre cette année) à nouveau Noël ! Mais franchement, vous nous prenez pour qui, pour quoi ? Des portes monnaies...vides...ambulants ! Pour que votre système basé sur l'argent continue encore et toujours ! Mais vous voyez bien que ce système a ses limites !!! Nous ne sommes pas encore totalement des robots !!! Et oui, nous avons un cœur, et  oui, nous avons une conscience...dont le Dieu n'est pas argent...enfin pas pour tous.

Il y a ceux qui fuient, il y a ceux qui sont rejetés parce qu'ils fuient, il y a ceux qui essaient d'assumer leur identité sexuel sans se faire lyncher, il y a ceux qui se battent pour accéder au pouvoir, il y a ceux qui se révoltent, il y a ceux qui subissent, il y a celle que l'on accuse de s'être défendue, il y a celle que l'on accuse de ne pas s'être enfuie. Le harcèlement psychologique, ils savent ce que c'est, eux, qui se permettent de juger. Ils savent ce que que c'est eux, de vivre avec quelqu'un qui a réussi à nous faire sentir moins qu'une merde ! Ils savent ce que c'est eux, d'avoir tellement peur de fuir parce que justement on est comme lobotomisé. C'est qu'il en faut de l'énergie pour se révolter, pour agir quand on est à bout de force. C'est qu'il en faut de l'énergie pour avoir envie d'y croire encore et encore.

On en revient toujours au même, L'ENVIE.

Ne jamais cesser d'être dans l'envie de plus, de mieux, de différent...Attention, hein, je ne parle pas de bien de consommation, non, ça aussi, ça suffit, de vouloir nous faire croire que c'est dans la consommation que l'on trouve le bien être !

Avoir envie de faire quelque chose de bien de sa vie.
Avoir envie de faire quelque chose de bien pour la vie.
Accepter que ceux d'en haut nous considère avec si peu de considération, les laisser croire à leur destin...de toute façon, eux, vous, moi, nous ne sommes que de passage...faisons du mieux que nous pouvons pour améliorer la vie des autres, la nôtre...c'est tout ce que nous pouvons faire à notre niveau.

C'est frustrant,
parfois...

C'est frustrant,
souvent...

de ne pas pouvoir faire plus.

Voilà, ma réponse Nadine, à ton billet du jour. Je ne sais pas si je t'ai donné l'envie d'avoir envie. Ce n'était pas le but de toute façon. Car l'étincelle viendra de toi, tu le sais tellement bien. En tous les cas, Nadine, sache que tu m'as donné l'envie de sortir de mes limites. Je n'ai aucune idée de comment va être accueilli ce billet qui sort de mes tripes. Je n'ai aucune idée s'il va être lu jusqu'au bout...j'ai été longue aujourd'hui...Je me doute que cela ne va pas changer le cours des choses...C'est une goutte d'eau dans l'océan du web. Mais comme disait Mère Térésa :




Séverine.

* J'ai pris Alep comme exemple, mais il y a d'autres horreurs dans le monde qui se passent au moment où j'écris ce billet.


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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Coucou ma Séverine,
Quel bel article ! Tellement puissnt et émouvant en même temps.
Que de vérités et en accord total avec mon propre ressenti !
Cela fait du bien de te lire et de savoir qu'en fait nous ne sommes pas seul(es).
Nous sommes comme le petit Colibri
Sardine